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Lavender

ARTICLES ET ESSAIS

Articles et essais écrits par des élèves de Français à Baldwin.

Articles et Essais: Welcome

PATNA

J'ai pleuré pendant une semaine, la perte et la négligence m'ont submergée. Peut-être qu'à mon âge, à trois ou quatre ans, je ne savais pas exactement ce qui allait me manquer, mais la sensation de douleur dans mon estomac persistait. Finalement, les mains chaudes qui tenaient mes joues, les baisers humides que je détestais et le lit confortable dans lequel je tombais la nuit, accompagnés d'un verre fumant de lait au chocolat, m'ont permis d'oublier cette perte. D’habitude, chaque année, j'oubliais ma mère, qui me quittait pendant trois mois pendant que je restais à Patna, en Inde. Elle me disait alors que je criais et pleurais à la porte de l’aéroport: «Je dois travailler pendant l’été. Tu peux passer du temps avec le reste de notre famille. Je serai de retour avant que tu ne le saches. »

Mes trois mois en Inde ont peut-être été la cause de la pire peur et du meilleur rêve d’un enfant. J'étais un lion tanzanien du Serengeti, confronté chaque jour à la même indépendance et à la même confiance d'un animal sauvage. Mais chaque animal a besoin d'une meute, et bientôt je me suis trouvé des compagnons: deux petits garçons, Chottoo et Tanzeem, qui semblaient porter des vêtements perpétuellement déchirés. Pour nous, Patna, c'était notre monde. Nous nous tenions sur les épaules des uns des autres et ravagions les manguiers de mon jardin, essayant de vérifier quels fruits étaient devenus jaunes. Nous les cueillions dans l'arbre, et je sortais un couteau à beurre, capable de ne pas me faire de mal, et nous coupions les mangues en demi-cercles glorieux. Du jus sucré coulait sur nos mains, sur nos visages, alors que nous mangions rapidement le fruit. La partie du fruit que nous laissions sur la graine, les fourmis la mangeaient. Dans ma rue, nous nous poursuivions souvent et nous jouions à cache-cache. Je regardais Chotoo et Tanzeem utiliser de longs bâtons pour piquer des serpents d'eau qui vivaient dans le «nala», ou ruisseau. J’avais assez de bon sens dans ma petite tête à six ans, j'observais simplement cet acte, et n'étais une participante active que lorsque les serpents s'accrochaient aux bâtons. Ensuite, nous courrions tous les trois pour sauver nos vies. Finalement, le soleil brûlant nous fatiguait. Ses longs rayons s'enroulaient autour de nos gorges. Nous montions sur le toit de ma maison. Là-bas, nous allions dans nos forts faits maison, composés de feuilles de coco crissantes et brunissantes que nous avions assemblées. L'ombre procurait de l’apaisement. Parfois, je collectais les quelques pièces que je trouvais dans toute la maison et je les échangeais dans la boutique à la petite devanture de l’autre côté de la rue pour acheter un paquet de 10 Oreos. Chaque après-midi, dans notre fort de feuilles de cocotier, nous étions confrontés au même dilemme: “Qui devait recevoir le quatrième Oreo supplémentaire?” Après une longue journée, nous nous allongions sur le toit de Chotoo, regardant le ciel, nous relaxant au son des klaxons de voiture. La sueur, la saleté et les gaz d'échappement nous collaient, une seconde peau. Enfant, je n’avais pas vraiment remarqué comment j’apparaissais chaque matin. J’étais entièrement propre, mais la peau, les vêtements et les cheveux de Chotoo et Tanzeem avaient la même saleté. Je ne savais pas non plus que pendant que je retournais dans mon lit dans ma chambre climatisée, leurs maisons étaient à l'extérieur, dans un environnement humide et lourd.


Hana Ahanger

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MES PREMIERS SOUVENIRS

Dans Mémoires d’une Jeune Fille Rangée, Simone de Beauvoir raconte les souvenirs de son enfance en soulignant l’importance des cinq sens. Je vais adapter son style dans mon essai sur mes premiers souvenirs, en décrivant les sensations que j’ai senties et les choses que j’ai observées. Les souvenirs que je vais décrire m’ont laissé une impression profonde à cause de la peur ou du bonheur qu’ils m’ont donnés lorsque j’étais enfant.

Le souvenir suivant est mon premier vrai souvenir, donc il est un peu vague dans mon esprit, et je ne me souviens que de certains détails. J’avais deux ou trois ans quand j’ai décidé de monter sur les tiroirs ouverts de la commode qui était dans ma chambre. J’étais un enfant curieux et aventureux. Mes parents faisaient une sieste, donc je suppose que je devais faire aussi une sieste, mais je n’aimais pas les siestes parce qu’elles étaient ennuyeuses. J’aimais m’occuper. Donc, pendant que je montais sur la commode, elle est tombée, et je suis tombée avec elle. Elle a atterri sur mon pied. Je ne me souviens d’aucune douleur, mais je me souviens du bruit sourd de la commode qui a frappé le sol, et puis des visages effrayés de mes parents. L’hôpital était large et blanc, avec des taches de couleur sur les murs, et son sol était lustré et propre. L’odeur d’antiseptique perçait mon nez, pendant que le goût de cerises artificielles d’une sucette fondait sur ma langue. Je n’étais pas blessée après tout. C’était le jour où j’ai appris comment la gravité marche.

J’ai aussi un autre souvenir de ma petite enfance dont je me souviens très clairement. Pendant les jours ensoleillés d’été, je faisais du tricycle dans le cul de sac où j’habite encore aujourd’hui. Mon petit tricycle était rouge et lustré, et je portais mon casque bleu et rouge vif. Je roulais souvent en cercles avec ma sœur aînée qui pédalait son petit vélo rose avec de petites roues. Même si elle avait un véhicule plus large et même si elle était plus grande que moi, je tournais mes petites jambes très vite pour bouger à la même vitesse qu’elle. Un jour, nous roulions comme d’habitude quand tout d’un coup, une motocyclette a dévalé le cul de sac avec une telle vitesse que le grondement de son moteur résonnait dans les arbres. C’était un monstre qui me dominait et qui rugissait vers moi, en se préparant à se jeter sur moi. La terreur a conquis mes sens. Mon cœur s’est arrêté de battre, et je n’ai pas eu la présence d’esprit de crier. Pour moi, cet incident était une question de vie ou de mort. J’ai eu une poussée d’adrénaline qui a ordonné à mes petites jambes de rétropédaler mon petit tricycle vers la sécurité. Mais ensuite, c’était tout fini. Ce moment n’a duré que quelques secondes. Mon cœur a continué encore à battre, et j’ai regardé la motocyclette qui est partie en vitesse. Pendant ce temps, mes parents, qui étaient assis sur un banc, ont ri. Ils m’ont dit après quelques années qu’ils n’avaient jamais vu un tricycle qui roulait si vite.

J’ai de bons souvenirs des visites que je rendais à mes grands-parents en Floride quand j’étais enfant. Ils habitaient au dernier étage d’un grand bâtiment, près d’un port pour les bateaux de croisière. Je me souviens que je passais quelques minutes au balcon chaque jour. De cette hauteur, je pouvais voir les vagues de l’océan qui bougeaient lentement, et la couleur bleue de l’océan qui changeait en vert et puis en sable. Le vent a soufflé dans mes cheveux, et l’air salé m’a donné du confort. Mon père m’a montré du doigt l’horizon, et m’a expliqué qu’on pourrait voir le monde qui commençait à se courber, de notre vue. De plus, je devenais surexcitée quand les bateaux de croisière passaient dans le port. Un bateau a actionné sa sirène, un bruit profond, un grondement que j’ai senti dans mes os. J’ai pris une petite corne de brume qu’on avait au balcon, et elle a produit un bruit fort et perçant comme une réponse au bateau. Je regardais comment ce léviathan a rapetissé en petit poisson quand il approchait de l’horizon, et puis comment il a disparu dans le bleu de la mer et du ciel. Dans la nuit, je pouvais voir les millions de lumières qui ont couvert toute la ville. Le rouge, le blanc, le jaune, et le bleu ont rendu la ville brillante et vive. Le bâtiment de mes grands-parents se trouvait aussi à côté de la plage, et je me souviens aussi des jours que j’y ai passés avec ma famille. Je jouais dans l’eau et puis dans le sable, où je créais des châteaux de sable avec mes sœurs. Le sel de l’océan piquait ma peau, mais je l’ignorais parce que j’étais concentrée sur mes tâches.

Je ne me souviens pas des pensées que j’ai eues dans ma petite enfance, mais je peux me rappeler les sensations et les sentiments. Je pense que j’ai eu une bonne enfance, avec beaucoup d’aventures et de bons moments avec ma famille et mes amis. Je faisais toujours quelque chose, donc je ne m’ennuyais jamais. Même si j’avais quelques souvenirs négatifs, je m’en rappelle maintenant avec des sourires.


Christina Cappola

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MES PREMIERS SOUVENIRS

Dans les Mémoires d’une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir raconte ses premiers souvenirs et l'importance des rôles des cinq sens. Les mémoires de son enfance ont inspiré les histoires suivantes de mes premiers souvenirs. Bien que je ne sois pas sûre exactement de mes premiers souvenirs, les souvenirs suivants sont ceux dont je me souviens le mieux.

Quand j'étais petite, (et encore aujourd’hui) ma période préférée de l'année était Noël.  J'ai bien aimé être avec ma famille, regarder des films de Noël, écouter des chansons, regarder les lumières et les décorations vives, et manger de la nourriture comme les bonhommes en pain d'épices. Un de mes premiers souvenirs préférés était de passer Noël chez mes grands-parents au nord de l'État de New York. 

À la fin de l'école, pour commencer les vacances d'hiver, Maman et Papa sont venus chercher Andrew, mon frère aîné et moi pour voyager en voiture chez mes grands-parents. Pendant le trajet nous avons regardé Une année sans Père Noël et Polar Express. J’ai regardé avec enthousiasme par la vitre de la fenêtre foncée pour voir les lumières rouges clignotantes du village de mes grands-parents, ce qui signifiait que nous arriverions bientôt. En approchant de la porte de la <<grande maison rouge>> de mes grands-parents qui était entourée d'arbres couverts de neige, j'ai vu les lumières colorées sur l'arbre de Noël à travers la fenêtre d’en face. Dans la pièce d'entrée où ma nonna et mon grand-père nous ont accueillis, je pouvais sentir le pain frais et les épices du dîner qui sortaient de la cuisine. Dans la maison entière, les décorations rouges, vertes, et bleues entouraient les objets familiers. J’ai vu des cadeaux emballés qui attendaient patiemment d'être ouverts dans quelques jours. 

Souvent chez mes grands-parents, je me réveillais au son de la musique de mon grand-père qui jouait des chansons de Noël au piano. Nonna préparait la pâte pour les bonhommes de pain d'épices. Je montais sur une chaise et je tenais le rouleau à pâtisserie en bois. Papa manipulait la pâte et je la pétrifiais jusqu'à ce qu'elle soit molle. J'enroulais mes doigts autour de l'emporte-pièce en forme de flocon de neige et je m'enfonçais dans la pâte. Je l'enlevais et je la plaçais sur le moule graissé. Ce flocon de neige en pain d’épice était prêt à aller au four. Les biscuits cuits au four remplissaient la cuisine d'un parfum doux et chaleureux. Plus tard pour le dîner, Nonna préparait un repas italien traditionnel - du pain grillé garni avec des tomates fraîches et d'épices et les pâtes avec une sauce tomate faite maison avec des champignons et une riche huile d'olive… mon plat préféré. Ma nonna faisait toujours une maison de pain d'épices que nous décorions après le dîner, puis nous regardions le trajet du père Noël en ligne sur <<Norad Santa Tracker>> jusqu'à l'heure du coucher en prévision du matin de Noël.

Je me souviens aussi de mon premier match de baseball au printemps 2007. Je me souviens du grand terrain avec des hommes de grande taille et d'autres enfants de mon âge portant des maillots bleus des <<Texas Rangers>> et des chapeaux trop grands pour nos têtes et la sensation du pantalon gris qui me dérangeait aux jambes. La première journée du match, je connaissais déjà certains de mes coéquipiers du préscolaire, ce qui m'a donné un sentiment de réconfort. J'entendais mes coéquipiers parler, qui ne faisaient pas vraiment attention au match de baseball, et les parents et les entraîneurs qui applaudissaient. Je mâchais du chewing-gum à double bulle sucré dans ma bouche et je buvais de l'eau glacée ce qui rendait la gomme solide. Je sentais l'herbe fraîche qui masquait le vent qui traversait la saleté, créant de la poussière. Je  marchais vers le tee, en tenant la batte de baseball lourde dans mes mains. J’étais prête à frapper la balle fort. Ces mémoires décrivaient une journée typique d’un match de baseball de petite ligue. Ce premier match de baseball n'était que le début de nombreuses années de baseball.

L'été après mon premier jeu de baseball, j'ai rencontré ma plus jeune cousine, Ellie, pour la première fois à Calgary, au Canada. Nous avons pris un avion pour voyager dans un nouveau pays pour rencontrer un nouveau membre de la famille. J'étais pleine d'anticipation quand nous avons atterri mais j’étais aussi anxieuse. Je voyais les montagnes de <<Rockies>> de loin sous le grand ciel bleu. Après avoir traversé des vues pittoresques, nous sommes arrivés à la maison de Ronald McDonald. Dans le grand hôpital, j’ai vu  des dessins rouges et jaunes de Ronald McDonald partout dans le bâtiment qui abritait les enfants malades et leurs familles. J’ai salué joyeusement mon oncle et ma tante que je n'ai pas vus depuis longtemps. J'entendais des annonces sur le haut-parleur, des bips de machine, des enfants qui jouaient et des bébés qui pleuraient.

Je sentais les coussins sous mes fesses et je me sentais agitée et nerveuse, mais aussi heureuse. Je touchais la peau douce de ma petite cousine et je l'admirais dans la vraie vie, et non pas dans les photos que j'avais vues d’elle. Je sentais les produits chimiques typiques des désinfectants de nettoyage et les odeurs d'une chambre d'hôpital qui me faisaient peur.

Après cette réunion, nous sommes partis explorer la maison de Ronald McDonald, en regardant les différents jouets. Nous nous sommes arrêtés à la cuisine où j’ai reçu un biscuit et un chocolat chaud. Bien que nous soyons en août, j'ai toujours apprécié le chocolat chaud.

Ce voyage au Canada a également été mémorable car après presque neuf mois à l'hôpital, Ellie est finalement retournée chez elle. Nous avons célébré en faisant un voyage au Lac Louise à Banff. Des centaines de grands arbres verts entouraient le magnifique lac émeraude situé sous les montagnes enneigées. J'ai senti la chaleur du soleil sur mon visage et le soleil se reflétait sur l'eau colorée. C'est peut-être à cause des nombreuses photos que nous avions à la maison, ou à cause des souvenirs heureux que je chéris, que je me souviens souvent de ce voyage et des sentiments heureux que je continue à ressentir même après toutes ces années.


Anna Danowitz

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MÉMOIRES DE MON ENFANCE

Je suis née à Philadelphie le matin du 4 avril 2003. Ma mère m'a dit qu'elle n'avait qu'à pousser deux fois et j'ai tout de suite glissé. J’étais un petit bébé, mais en bonne santé. Bien sûr, je ne me souviens pas de ma naissance ou de mes toutes premières années, mais j'ai vu des photos et des vidéos qui me montraient à quoi ressemblait ma vie. Une photo que je préfère me montre mon premier anniversaire. Mes yeux étaient écarquillés alors que je remplissais mon visage de gâteau au chocolat. Un glaçage à la vanille était répandu sur mon visage. La façon dont j'ai creusé dans ce gâteau avec mes poings me fait penser qu'il était probablement délicieux.

J’ai une grande sœur. Elle est mon aînée de deux ans et demi. Quand j'étais bébé, j'étais obsédée par ma sœur, alors qu'elle ne voulait souvent pas avoir à faire à moi. Ma mère dit que je détournais mon attention de manger chaque fois que ma sœur entrait dans la pièce. J'ai passé la majorité de mes années de formation à suivre ma sœur et à vouloir lui ressembler à tous les égards. Ma couleur préférée est le jaune. Cela a toujours été le cas. Petite fille, ma princesse préférée était Belle car elle portait une robe jaune. Dans le monde de Disney, je ne montais dans “It's A Small World” que si nous montions dans un bateau jaune. Je mangeais dans une assiette jaune à chaque repas. Mais quand j'étais petite, ma couleur préférée changeait souvent, mais pas pour de vrai. Chaque fois que la couleur préférée de ma sœur changeait, la mienne changeait aussi. J'ai tellement aimé ma sœur que nous avons même dormi dans la même chambre pendant des années. C'est une histoire drôle. Ma grand-mère est venue nous rendre visite de Hawaï. Nous n'avions pas de chambre d'amis, alors j'ai déménagé de ma chambre et pour aller chez ma sœur pendant la semaine où ma grand-mère nous rendait visite. Mais quand le moment est venu pour moi de retourner dans ma chambre, je ne voulais pas partir. J'ai adoré avoir ma sœur dans ma chambre et cela m'a fait sentir plus proche d'elle. Finalement, elle a voulu à nouveau sa propre chambre et elle a fini par déménager dans mon ancienne chambre.

L'un de mes premiers souvenirs remonte à l'âge de trois ans et demi. C'était le sixième anniversaire de ma sœur et elle a invité ses amis pour une soirée pyjama. J'étais bouleversée parce que ma meilleure amie n'avait pas le droit de venir. Elle était trop jeune, elle avait à peine deux ans. Je me souviens encore être assise dans notre salon pendant que ma sœur ouvrait ses cadeaux. Elle a eu deux Barbies. C'étaient des ballerines du film “Barbie in the 12 Dancing Princesses.” Ensuite, la chose la plus merveilleuse s'est produite. La mère de ma meilleure amie allait avoir un bébé, alors elle a pu venir dormir chez moi. Cette nuit-là, elle a dormi dans mon berceau et j'ai pu dormir dans un vrai lit. Je me sentais tellement grande. Le matin, nous avons mangé des roulés à la cannelle recouverts d'un glaçage blanc gluant. Les roulés à la cannelle n'avaient rien d'extraordinaire, seulement ils étaient dans une canette, mais pour moi, c'était le petit-déjeuner le plus savoureux que j'aie jamais mangé. Les roulés à la cannelle pour les anniversaires sont une tradition dans ma famille et le goût sucré et chaleureux me rappelle toujours de bons moments et de bons souvenirs.

J'ai un autre souvenir de mon enfance dont je me souviendrai toujours, mais peut-être pas exactement. Je pense que j'avais environ cinq ou six ans et ma famille rendait visite à nos parents à Honolulu. Nous sommes allés dans un restaurant appelé La Pagode Flottante qui était entouré d'étangs de carpe koï. Je m'en souviens comme ça: nous venions de finir de regarder tous les poissons et il était temps d'aller au restaurant et de manger. Nous avons traversé un petit pont jusqu'à la porte et j'ai décidé d'essayer d'ouvrir la porte. J'étais très petite et c'était beaucoup plus lourd que je ne l'avais prévu. En tirant sur la porte, je suis tombée et me suis glissée sous la balustrade du pont, dans l'étang en contrebas. Je me souviens avoir vu de gros poissons noirs avec des crocs dans l'eau en face de moi et c'était tellement effrayant. Je pouvais sentir l'eau froide tout autour de moi alors que les poissons noirs me regardaient dans les yeux. Je ne me souviens plus beaucoup après ça. Mais apparemment, ce n'était pas ce qui s'est réellement passé. Ma mère dit que j'ai vu ces poissons noirs avec des crocs plus tôt, mais ils n'étaient pas dans l'étang aux carpes koï dans lequel je suis tombée. Je suppose qu'une partie de mon cerveau d'enfant a changé ma mémoire.

J'aurais aimé avoir plus de souvenirs de ma petite enfance. Je me souvenais beaucoup plus, mais en vieillissant, mes souvenirs ont commencé à s'estomper. Je me souviens d’événements de la maternelle, mais pas beaucoup d'avant. La plupart de mes premiers souvenirs ne sont plus que des sentiments et des instantanés. Je me souviens m'être sentie enthousiaste mais coupable quand j'ai eu une soirée pyjama chez ma voisine quand ma sœur s’est cassé le bras. Elle est allée à l'hôpital mais j'ai mangé de la pizza et du gâteau. Je me souviens avoir joué dans notre cul-de-sac avec les voisins et courir dans la rue jusqu'au camion de glaces. Je me souviens avoir entendu un air désinvolte au passage, mais je ne me souviens pas de sa mélodie. Même mes derniers souvenirs sont flous maintenant. Je suis tellement reconnaissante pour les photos et les vidéos, car elles peuvent capturer des souvenirs pour nous. Les souvenirs peuvent s'estomper, mais si vous gardez une trace d'un moment, vous ne l'oublierez jamais vraiment. Ma mémoire n'est certes pas aussi claire que celle de Simone de Beauvoir dans “Mémoires d'une jeune fille rangée,” mais ses réflexions sur le rôle des cinq sens (la vue, le goût, l'ouïe, l'odorat et le toucher) sur les souvenirs de sa petite enfance semblent être vrais.


Sanae Hagino

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MON ENFANCE

Je ne sais pas exactement où je suis née. Mais mes parents m’ont dit que quelqu’un m’a trouvée dans une boîte en carton sur une rue bondée à Fuling, en Chine, quelques jours après ma naissance. Je n’ai jamais connu ma mère biologique, mais je peux imaginer son caractère. Elle était douce et gentille. Elle était forte, comme un sapin stable dans une tempête de neige. Mais la plus importante qualité de ma mère biologique: elle était très courageuse. Elle a sacrifié son bonheur pour le futur de sa fille. Je suis reconnaissante pour son courage chaque jour, je lui dois beaucoup, littéralement et métaphoriquement.

Fuling est une petite ville au sud de la Chine. Elle est connue pour sa nourriture épicée et son temps chaud. Je ne me souviens pas de beaucoup de détails de la scène, mais ma mère prenait beaucoup de photos quand elle l’a visitée, et elle m’a fait un album photo pour les regarder. Je peux voir la rivière Yangtze qui est marron et sale, le smog qui couvrait l’horizon, et les arbres qui semblaient fatigués. Ce n’était pas le plus bel endroit du monde, mais les gens, la culture, et les sites de Fuling étaient mon monde pour les premiers mois de ma vie. 

La première place dont je me souviens bien est San Francisco. La nourriture de la ville était le meilleur souvenir dans ma tête. Chaque samedi matin, ma famille et moi allions au marché à la Ferry Terminal Plaza. La Ferry Terminal Plaza était sur l’Embarcadero, et il y avait une belle vue de la baie de San Francisco. On pouvait écouter l’eau qui éclaboussait les jetées, et j’aimais avoir mon petit déjeuner avec les mouettes et les embruns de la mer. Normalement, je buvais du chocolat chaud, et je mangeais des œufs, du pain, ou des beignets. Mais la pâtisserie que j’aimais le plus était “le muffin donut.” Le muffin donut avait la forme d’un muffin, mais sa texture était comme un donut. Il était baigné dans du sucre et de la cannelle aussi. J’aimais son extérieur croustillant, sa couche sucrée, et son centre qui était doux, comme un oreiller. Quand je mangeais un donut muffin, c'était comme si j'étais au paradis.

À San Francisco, j’habitais dans un petit appartement sur Russian Hill. Il y avait de grandes fenêtres où je pouvais regarder toute la ville; même si j’étais petite, la vue me donnait l’impression que j’étais un dieu. L’appartement semblait normal, mais toutes les images et les meubles étaient boulonnés aux murs; c’était nécessaire pour les empêcher de tomber à cause des tremblements de terre. La première fois que j’ai vécu un tremblement de terre, je sentais que le monde se terminait. J’ai vu les petites fleurs qui tremblaient dans leur vase, et mes pieds sentaient qu’ils ne pouvaient pas toucher une surface ferme. J’avais peur, je pleurais, mais ma mère m’a dit, “Ne t’inquiète pas, ma fille. C’était juste l'ascenseur qui fait trembler le sol.” 

Donc ma naissance était très simple. Je trouvais la joie dans un muffin à la cannelle, et ma plus grande peur était l’ascenseur. 

Après, nous avons déménagé de San Francisco. Ma famille et moi habitions dans la banlieue de Philadelphie dans une maison. La maison avait aussi de grandes fenêtres, mais il n’y avait pas de ville; je regardais seulement tout ce qui était vert, les arbres, et parfois, les cerfs qui sautaient dans mon jardin. J’aimais les bruits calmes de la nature: les oiseaux qui gazouillaient, le ruisseau qui babbillait. Je développais une relation spéciale avec la nature. Chaque nuit, je m’endormais toujours aux chansons silencieuses de la nuit; j’écoutais les arbres qui respiraient, et la lune qui fredonnait, sans bruit. 

Mes parents m’initiaient beaucoup à la musique, et la musique avait toujours une grande importance dans ma vie, en général. J’écoutais le rock classique et la musique classique avant l’école avec mes parents dans la voiture. Billy Joel, Bruce Springsteen, et Simon et Garfunkel étaient mes chanteurs préférés. Je commençais à jouer du piano quand j’avais quatre ans. J’étais fascinée par mes mains; elles bougeaient comme les vagues qui traversaient le clavier. Aussi, chaque matin, je chantais une chanson pour notifier mes parents, et peut-être le monde, dans lequel je me réveillais. 

En grandissant, mes parents étaient mon monde. Ils m’ont élevée à partir d’une graine et m’ont vu m’épanouir et devenir qui je suis aujourd’hui. La présence de mes parents était aussi constante que les marées sur la plage. Mais un jour j’ai entendu les arguments de mes parents et je me suis demandée pourquoi ils se disputaient. Ils répondaient souvent, “C’est trop difficile à comprendre, mon petit choux.”  Leurs arguments étaient les premières choses de ma vie qui m’ont fait plus peur que les tremblements de terre; ils ne pouvaient pas être résolus avec un muffin à la cannelle. Plus tard, quand j’avais onze ans et quand j’ai quitté la maison de mon enfance avec ma mère, c’était comme si le monde était seulement en blanc et noir. Il n’y avait plus de musique, et la nature s’est figée. Je sentais que mon monde se terminait. 

Mais maintenant, peut-être parce que je suis plus âgée, je comprends que tout change constamment. Comme le changement des saisons, comme le flux et le reflux de la mer, je n’ai pas de contrôle sur l’univers entier, mais je peux toujours apprécier ma famille, et je peux encore trouver de la joie dans les petites choses, comme par exemple dans les muffins donut, ou quelque chose comme ça. 

Ava Olson

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SOUVENIRS D’ENFANCE

Les souvenirs d'enfance sont trop souvent négligés et oubliés. Ils se mélangent dans notre cerveau et on finit par oublier la chronologie, mais on n'oublie pas ce qui est important. On n’oublie pas le précieux souvenir d'un toucher maternel, ou la joie provoquée par la musique du marchand de glace, ou même l'odeur du premier plat qu’on a aimé. On se rappelle les souvenirs qu’on a vus, sentis, entendus, ressentis et goûtés. Ils sont ce qui nous est personnel. C'est ce dont nous nous souvenons le plus.

Le goût. À l'âge de cinq ans, je vivais en Angleterre et j'allais à l'école primaire. Mon école organisait des fêtes de Noël chaque année pour célébrer Noël avec toute l'école et les familles des élèves. Il y avait de nombreuses activités auxquelles les enfants participaient, y compris un étal de henné, un atelier de fabrication de décorations de Noël et de nombreux étals où nous pouvions acheter de petits cadeaux pour les amis et la famille. Ma mémoire gustative me dirige vers un très bon souvenir : manger des samossas à la cafétéria et en prendre cinq pour les ramener à la maison. C'est devenu mon petit plaisir à chaque fête de Noël. L'explosion d'épices et de légumes dans ma bouche mêlée à l'odeur et à la chaleur des samossas m'accompagne encore aujourd'hui. J'ai adoré les saveurs des samossas et je les ai chéries tout au long de mon séjour en Angleterre. Je n'oublierai jamais la joie pure ressentie en les dégustant et l'anticipation de la prochaine bouchée. Je ne me souviens pas d'un souvenir à l’âge de cinq ans aussi vif que le goût des samossas à la fête de Noël de mon école.

La vue. Quand je vivais en Angleterre et que j'allais à l'école primaire, j'ai toujours envié ceux qui portaient des lunettes dans ma classe. Ils avaient l'air si intelligents, grands et sophistiqués et je n'avais pas besoin dudit accessoire, alors j'étais inévitablement jalouse. En tant qu'enfant sournoise, j'ai décidé de faire semblant d’avoir besoin de lunettes. J'ai commencé à écrire des doubles lettres dans tous mes cahiers d'écriture pour que mon professeur dise à mes parents de faire vérifier mes yeux. Au lieu d'écrire « book » avec un seul ‘k’, j'ai écrit deux ‘k’ légèrement l'un sur l'autre pour donner l'illusion que je voyais vraiment double. J'imagine que c'est ce que j’imaginais être une mauvaise vue. J'avais un peu tort. Mon professeur se méfiait beaucoup de moi mais elle a quand même demandé à mes parents de faire vérifier mes yeux. Je pensais avoir réussi. Cependant, chez l'opticien, même en trichant et en me trompant délibérément lors du test des lettres que je pouvais voir très clairement, il a été confirmé que j'avais une vision parfaite. La déception que j'ai ressentie de ne pas pouvoir obtenir des lunettes était gigantesque. Ma vue était parfaite et je pouvais tout voir clairement. Mais je ne voulais pas l’accepter. Maintenant, ironiquement, j'ai une vue terrible. J'ai été punie pour mes méfaits quand j'étais enfant et j'ai obtenu ce que j'avais demandé. Mon plan a fonctionné, en quelque sorte.

L’ouïe. J'habitais près de Londres quand j'étais petite, donc ma famille et moi allions souvent le week-end nous balader dans la ville et voir de nombreux festivals qui avaient lieu chaque semaine. Un festival dont je me souviens très bien était le festival jamaïcain dans les rues de Londres quand j'avais cinq ans. Il y avait des chars géants colorés sur lesquels dansaient des gens vêtus de tenues de plume lumineuses. Il y avait des joueurs de batterie et de la musique à fond et des acclamations venant de chaque char qui passait. Étant si près des chars, debout dans la foule pour regarder, j'ai vraiment eu toutes les sensations auditives possibles du festival. Mes parents ont même dû couvrir mes petites oreilles pour que je puisse apprécier la musique sans avoir mal aux oreilles. J'ai tout aimé, le son de la batterie, le rythme de la musique et la gaieté de l'atmosphère. C'était palpitant, saisissant et vraiment beau. J’étais fascinée par le beau mélange de musique jamaïcaine, le cercle de tambours en direct, et l'atmosphère que les danseurs offraient. J'ai été émerveillée par toute l'expérience auditive et je suis rentrée chez moi le cœur battant grâce à l'exultation et à la joie de la journée.

L’odorat. À Noël chaque année, ma crèche faisait chanter des chants de Noël aux enfants lors d'un mini-concert pour les parents. Dès mon arrivée au concert, j'ai remarqué mon amie, Madeleine, avec sa famille parmi la foule de familles qui entraient dans le bâtiment. C'était une vision choquante. Une fois à la crèche, je me suis mise à côté de Madeleine pour commencer à chanter les chansons pour nos parents. Cependant, je l'ai regretté, car il y avait une odeur étrange provenant de la vision choquante survenue plus tôt. Son père avait accidentellement renversé de l'eau bouillante sur son front et une croûte se créait déjà. À ma grande consternation, ça sentait aussi très mauvais. Ça sentait la chair brûlée. Ce n'était pas du tout une odeur aromatique. Je n'avais pas réalisé que je pouvais sentir une odeur si puissante et si piquante provenant d'un corps humain. J'ai passé le reste du concert à essayer de me couvrir le nez en regardant à l’opposé de ma pauvre amie Madeleine qui était certainement traumatisée par l'expérience. Maintenant que j'ai mûri, je me rends compte que j'aurais probablement dû être plus prévenante et inquiète plutôt que dégoûtée. Cependant, je me souviens encore de l'odeur et je l'ai expérimentée moi-même en mettant le feu à ma propre lèvre. Je sympathise maintenant avec sa douleur passée. Je suis vraiment désolée, Madeleine.

Le toucher. Quand j'étais en première année à l'école, les bacs à sable étaient la quintessence du plaisir. Tous les vendredis après-midi, après avoir passé le « golden time », on pouvait s’amuser dans le bac à sable. Il y eut de nombreuses disputes et amitiés terminées en déterminant qui avait le droit d’y jouer. Cependant, les nouveaux amis qu’on se faisait en jouant à faire des châteaux de sable ont compensé la perte. Il n'y avait rien de tel que la sensation de fouiller dans le sable avec les mains. Faire des châteaux de sable ressemblait à la version enfantine de la liberté. J’oubliais mes soucis, mes doutes et mes ennuis car ma seule obsession était le sable et ce que je pouvais en faire pendant le temps précieux accordé par mes professeurs. Mon cerveau était concentré sur les petits grains dans le creux de mes doigts, le contraste de la froideur de l'air et la chaleur du sable, et finalement, le plaisir de ma main touchant la main d'un autre camarade de classe et entamant une sorte de jeu de main. Ce sont des souvenirs inoubliables de l'enfance.


Anna Raffaelli

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ESSAI SUR MÉMOIRES D’UNE JEUNE FILLE RANGÉE

Dans l'autobiographie de Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, la narratrice raconte son enfance avec beaucoup de détails, et elle évoque les cinq sens—la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat, et le toucher—pour décrire ses mémoires d’une façon vibrante. Je décrirais mon enfance à la manière de la narratrice de cette histoire.

En première année à l’école, quand j’avais six ans, ma classe avait un jour d'héritage, où chaque élève devait faire des recherches sur son pays d’origine. J’ai fait des recherches sur l'Iran, le pays où mes deux parents sont nés. J’ai porté les vêtements traditionnels, j’ai fait un dessin du drapeau du pays, et j’ai apporté de la nourriture d’Iran—le kebab—que mon père a cuisiné. J’adore le kebab, car il a un goût délicieux et c’est très familier pour moi. Le goût du kebab me rappelle ma famille, surtout mon père car il fait la cuisine à la maison. Pendant ce jour d’héritage, tous les parents sont allés voir les petites filles et leurs présentations. Les parents et les filles pouvaient essayer un peu la nourriture des autres pays. Une de mes amies était Italienne, et elle a apporté des pâtes pour sa présentation. J’ai adoré ses pâtes, et je suis retournée plusieurs fois à sa table pour manger des pâtes délicieuses. À ma table, le kebab était très populaire, et était rapidement mangé par les autres gens. Bien que j’aie été heureuse que les autres personnes aient aimé ma nourriture, j’étais nerveuse aussi. Mon père n’avait pas préparé de déjeuner pour moi, car il pensait que les autres gens ne voudraient pas finir le kebab que j’ai apporté, et que je pouvais simplement manger les restes pour mon déjeuner ce jour-là. Donc, je n’avais plus de déjeuner! J’avais alors deux options : ne pas déjeuner ce jour-là, où acheter un déjeuner à la cafétéria. C’était le premier semestre de la première année, et les élèves n’étaient pas autorisées à acheter le déjeuner à la cafétéria. Plus tard, en janvier, nous avons eu une leçon sur l’alimentation saine, après quoi nous pouvions acheter de la nourriture. Mais pour l’instant, ce n’était pas une option! J’ai parlé avec mon institutrice, et elle m’avait autorisée à acheter mon déjeuner cette fois. Elle m’a guidée dans la cafétéria, et elle m’a aidée à choisir la nourriture pour un déjeuner sain. J’étais la première fille de ma classe qui ait acheté son déjeuner à la cafétéria !

Je me souviens aussi de la pièce de théâtre que nous avions en  première année, l’histoire d’Anansi. En classe, on devait choisir deux actrices pour le rôle d’Anansi. J’ai été choisie pour le rôle car j’étais très petite, et je pouvais me cacher derrière une citrouille en carton que nous avions pour changer les actrices. J’étais la deuxième actrice, donc je me suis cachée derrière la citrouille jusqu’à mon tour dans le rôle. Quand j’ai commencé mon interprétation, je suis apparue derrière la citrouille et j’ai dit mon texte, qui avait beaucoup de blagues. J’étais très heureuse quand les gens dans l’audience ont ri de mes blagues. Pour ce spectacle, ma mère m’a fait un costume. Comme Anansi est une araignée, j’avais besoin de huit bras. Ma mère a fait un costume où elle a attaché trois bras à chacun de mes bras, qu’elle a créés avec de vieux bas. Bien que mon costume ait été très beau, le costume m’a fait gratter et c’était un peu inconfortable. Pour mon maquillage, ma mère a posé une forme sur mon visage qui ressemblait à une araignée. Je ressemblais vraiment à une araignée chic! Ce rôle était mon premier rôle dans une pièce de théâtre, et après j’ai adoré cette forme d’art. Au collège et au lycée, j’ai continué de jouer dans beaucoup de représentations, et j’aime toujours être sur scène.

Finalement, je me souviens un jour en quatrième année quand notre classe avait organisé un musée de cire. Chaque fille avait une célébrité de Pennsylvanie à rechercher, et ma célébrité était Taylor Swift. Nous devions faire un panneau d'affichage et une présentation où nous représentions ces personnes. J’ai été surprise d’avoir reçu Taylor Swift pour mon projet, car j’étais une fille timide. J’ai fait des recherches sur ma célébrité, et après j’ai fait mon panneau d’affichage. Avec l’aide de mes profs, j’ai fait un panneau avec un grand dessin d’une guitare, comme la guitare que Taylor Swift avait. Pour ma présentation, j’ai porté une robe violette et une perruque blonde, et j’avais une guitare acoustique comme accessoire. Pour le musée de cire, chaque fille avait un bouton sur la main, et les invités pouvaient presser le bouton pour entendre la présentation de la célébrité. Tôt ce matin-là, mes parents sont venus pour écouter ma présentation, et ma mère a dit que je parlais doucement et qu’elle ne pouvait pas m’entendre. Après ça, j’essayais de parler plus fort dans mes répétitions avant la présentation. Après mes parents, un groupe de filles de cinquième année sont venues pour entendre ma présentation. J'avais peur, parce que ces filles étaient très veille à mon avis sur le coup. J’ai pensé que ces filles voulaient me juger, mais après la présentation j’ai réalisé que ce n’était pas très mal. J’ai complété ma présentation avec succès.

Bien que je ne me souvienne pas tout de mon enfance, je pense que c’est important de réfléchir sur le passé et de se souvenir d’événements importants ou pas vraiment de l’enfance car on ne peut plus revivre ces expériences. Ces moments sont très importants pour moi, ils m’ont affectée et ont affecté ma vie aussi. Ces souvenirs sont une partie de mon identité, et j'espère créer beaucoup plus de souvenirs dans l’avenir et voir comment le futur affectera ma vie et mon opinion à propos de la vie en général.


Layla Siahatgar

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LA PETITE MAISON EN BRIQUE

Je suis née dans un hôpital de la ville. Nous avons apparemment vécu dans un appartement à un moment donné, mais presque tous mes souvenirs étaient au sujet d’une seule maison, à environ quarante minutes en voiture de la ville dans laquelle je suis née. C'était une petite maison en brique, située entre les maisons de mes voisins. Nous vivions en banlieue, où chaque maison était presque la même, mais j'aimais mieux notre quartier, car chaque maison avait sa propre personnalité, et elles étaient suffisamment différentes pour être appelées uniques, même si elles avaient la même architecture et la même dimension. Nous avions une porte verte et des volets verts, et le plus d'arbres sur notre pelouse sur toute la rue, même s'il n'y en avait que quatre autres maisons. J'ai adoré notre cerisier en fleurs, qui fleurissait et éparpillait ses pétales roses et blancs chaque printemps, et j'ai adoré les noms des rues de mon quartier. Je me suis toujours demandé qui les avait inventés, parce que le nom de chaque rue était si poétique: “Great Star Drive,” “Wild Orange Gate,” “Whistling Winds Walk,” “Distant Thunder Trail,” “Summer Sky Path,” comme ça.

Les jours où j'étais plus jeune, je me sentais libre et innocente. Il y avait toujours le bruit des enfants dans les rues, et en été, le son joyeux du camion de glace. Des chemins forestiers entouraient le quartier, bien ombragés, mais il y faisait très chaud les jours d'été humides. Il y avait toujours des lapins et des cerfs, des écureuils et des oiseaux, particulièrement des loriots. Parfois, il y avait des tortues, grandes et petites. Je me souviens avoir vu une paire de grenouilles orange, une fois. Quand nous étions libres, comme nous l’étions souvent, parce que les devoirs étaient peu nombreux et faciles, je rencontrais mes amis chez eux, à quelques minutes à pied, et nous jouions. Parfois, nous nous asseyions sur le plancher de nos maisons et nous bavardions. D'autres fois, nous dessinions, jouions à des jeux, ou, si nous avions des devoirs, nous travaillions ensemble sur un projet de groupe. Nous cuisinions ensemble parfois, et d'autres fois, quand le temps était agréable, nous jouions avec des frisbees, au tennis, ou au badminton. C'était facile de voir et de rencontrer mes amis qui vivaient près de chez moi. Et, parfois, nous marchions jusqu'au centre-ville. Cela ne prenait qu'une dizaine de minutes et nous nous promenions tranquillement sur les trottoirs. 

Il y avait une fontaine au centre du village. C'était simple et pas trop glamour, mais c'était un bel endroit pour se relaxer et écouter le son de l'eau. Il y avait là des bancs, un sur chacun des quatre côtés, et parfois, certains mercredis, des musiciens locaux jouaient de la musique, avec désinvolture. Il y avait un supermarché à droite, où nous regardions les rayons mais achetions rarement quelque chose. Nous avions trouvé un grand plaisir à y entrer quand les jours étaient chauds pour ressentir la satisfaction de la climatisation fraîche qui nous entourait. À gauche, il y avait une rangée de petits magasins. Le premier magasin de cette rangée était toujours intéressant, parce qu’au cours des années, il a changé de propriétaire au moins quatre fois. C'était d'abord un magasin d'appareils photo, puis un magasin de biscuits, puis il a été vacant pendant un certain temps, avant d'être à nouveau remplacé par un autre. Je crois qu'il était de nouveau vacant la dernière fois que j'y étais. Nous plaisantions toujours en disant que cet endroit était maudit. Il y avait quelques petits restaurants et cafés. Nous sommes allés à la pizzeria où l’on s'enorgueillissait des pizzas carrées; je me souviens de la grande ouverture du magasin de yaourt glacé. C'était la seule fois où je suis allée dans ce magasin, mais j’y suis passée devant d'innombrables fois pendant mes promenades. En y pensant maintenant, c'était vraiment un endroit confortable, même s'il n'était peut-être pas aussi charmant qu'un village historique en Europe, ou aussi passionnant qu'une grande ville.

Si je tournais à droite de ma petite maison en brique, c'était la direction vers le centre du village et des routes. Si je tournais à gauche, c’était la direction de l’allée pour aller à l’école. Au bout de la rue en cul-de-sac, il y avait un chemin noir qui passait devant les maisons et les jardins. Ce chemin se connectait avec les sentiers de la forêt, et à cette place, je tournais à gauche. Au printemps, l’air était toujours rempli de l' odeur sucrée des chèvrefeuilles, et la terre était parsemée de pissenlits. Je marchais souvent sur cette route de mon enfance, avec deux amis qui prenaient la même route, et nous bavardions alors que nous marchions sous le ciel bleu. Si je vivais là-bas encore, peut-être que je marcherais sur la même allée, parce que le lycée fait face à l'école primaire. 

Et donc, c’était la petite ville où j’ai vécu pendant quinze ans dans une maison en brique avec une porte et des volets verts, où il y avait un cerisier en fleurs qui fleurissait et éparpillait ses pétales roses et blancs chaque printemps sur une route qui avait un nom poétique.


Maggie Song

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MÉMOIRES D’UNE FILLE QUI N’ÉTAIT PAS TOUJOURS RANGÉE

Je suis née à 20 heures à Mason, une petite ville à environ 20 miles de Cincinnati, dans l’Ohio. J’ai habité dans une petite maison en brique qui était au bout de la rue. À l'intérieur, il y avait des photos de ma famille sur les murs. Si on regardait les photographies, on ne penserait pas que nous avions tous vécu là-bas. J’avais beaucoup de cousins ​​et mes grands-parents qui vivaient en Chine. Dans la petite maison, il y avait juste ma mère, mon père, ma grand-mère, et plus tard quand elle est née, ma petite-sœur.  

Le style ancien de la maison reflétait son prix bon marché. Les planchers en bois marron et les murs gris contrastaient avec les vieux papiers peints floraux roses et verts laids. Pendant ce temps, c'était tout ce que mes parents pouvaient se permettre d’avoir. Nous n'étions pas riches, mais nous étions heureux. Souvent quand mes parents étaient occupés avec le travail, la maison était sombre et immobile. Pendant l'hiver, les nuits projetaient des ombres sur les planchers. Je me sentais seule dans la maison vide, qui était grande comparée à moi. Dans ce grand monde, j'étais juste une petite fille.

Ma mère était la présence la plus tendre. Sa présence m'a apporté plus de bonheur que le soleil d’un jour d'été. Faire la cuisine était mon activité préférée, et elle aimait souvent essayer de nouvelles nourritures. Quand l’odeur douce de la tarte qu'elle préparait remplissait toute la maison, je savais que j'aurais une nouvelle surprise. Parfois ma sœur et moi avons provoqué sa colère, mais ses mots sévères étaient dits avec amour. Je savais qu'elle avait toujours les meilleures intentions dans son cœur. La phrase “Diane, tu sais que je t’aime, oui?”, elle la répétait quand elle disait bonne nuit. Chaque matin, ses étreintes et ses baisers me réveillaient, avant qu’elle ne parte pendant toute la journée.

Également, j’ai rarement vu mon père, et les moments que j'ai passé avec lui étaient anticipés. Quand j'entendais l'ouverture de la porte parce qu’il rentrait du travail, je courais joyeusement vers lui. Mon père a toujours été un homme doux. Grandir dans une ferme en Chine lui a appris l'importance de prendre soin des autres. Je me souviens d'avoir ri joyeusement en courant dans la maison après lui, ou en me cachant pendant que nous jouions à cache-cache. J'anticipais l'heure du dîner quand nous étions ensemble pour écouter les histoires de mes parents. J'étais trop jeune pour aller à l'école, alors j'ai découvert le monde en écoutant

 mes parents parler. 

Mes parents ont passé de longues journées au travail, donc j’ai passé plusieurs jours seule avec ma grand-mère. Ma grand-mère était très gentille. Ses mains étaient rugueuses mais douces, et elle aimait coudre. Ma mère a souvent dit que mes mains étaient similaires aux mains de ma grand-mère; “mains de piano”, comme elle les appelait, à cause de mes doigts fins et mes poignets gracieux. Ma grand-mère a cuisiné pour moi, m'a aidée pour m'habiller, et m'a amusée. Parce que je passais plus de temps avec elle, elle était une présence importante pendant mon enfance.

D’habitude, le printemps venait avec bonheur comme je passais plus de temps dans la nature. Les fleurs à l'extérieur entouraient la maison comme un arc-en-ciel de couleurs; du rouge, de l'orange et du jaune. L'herbe verte brillante correspondait avec un ciel bleu parfait. Tenant ma main, ma grand-mère marchait avec moi pour aller près d’un lac qui était près de notre quartier. Reflétant le ciel bleu, l’eau scintillait vivement tandis que les nuages ​​blancs flottaient et les canards nageaient. C'était paisible et j'étais heureuse- mon souvenir le plus spécial était le temps que j'ai passé avec ma grand-mère dans la nature. 

Quand j'ai continué à grandir, ma vie à changé: ma sœur est née, ma famille a déménagé en Pennsylvanie, mon père a trouvé une nouvelle opportunité de travail. Les moments heureux que je passais avec ma grand-mère ont été remplacés par le travail pour l’école et plus de responsabilités. Je suis reconnaissante pour les changements dans ma vie- les deux, bons et mauvais, parce que j’appris comment grandir pour devenir adulte. Pendant que je continue ma vie aujourd'hui, je garde dans mon esprit les leçons et les souvenirs passés, et continue à faire de nouveaux souvenirs. 


Diane Tian

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L’ÉCHASSIER ET SES SINGES

Crucifiée –mes bras sont étendus et mes jambes sont un rayon dans le sol– je forme un ‘T.’ Je tiens deux branches volées, et attachées à mon pantalon il y a des feuilles mortes, frêles. Je mets une feuille dans ma bouche– elle n’a pas de goût discernable, mais sa texture cassante me dégoûte. Je sens la saccharine de la sève des branches et des feuilles. Je suis un arbre orphelin.

Seule, je reste en place dans la cour de récréation. Mes camarades de classe jouent au foot devant moi, mais je reste debout et immobile. Le bruit des enfants bruyants me dérange. Je dirige mon attention sur mes branches. 

J’ai cinq ans. Je suis grande et maigre– une présence déconcertante, pour un enfant de mon âge. Je ressemble à un échassier: maladroit et disproportionné. J’ai trop de cheveux –que je ne brosse jamais– pour mon corps mince. Je suis si légère que j’ai peur de m’envoler. C’est pour cette raison que je plante des racines dans le sol de la cour de récréation.  

Je n’aimais pas trop la récréation. Pour mes camarades de classe, c’était une heure d’euphorie et de libération psychique et physique. Pour moi, la récréation était un moment indéfini d’anxiété sociale et d’inconfort profond. J’ai eu du mal à m’entendre avec mes camarades de classe. J’ai senti une déconnection. 

Pourtant, j’avais trois amis proches: Mohammed, Ishmael, et un troisième dont je ne me souviens plus du nom (peut être que nous n’étions pas proches). Ils étaient des triplés. J’appelais un des frères "Marmelade" – confiture– parce que je ne pouvais pas prononcer son prénom. Ils étaient différents des autres garçons de ma classe: pensifs, calmes. Quand ils jouaient avec moi pendant la récréation, je me souviens du silence. Il n’y avait que le bruit des feuilles qui craquaient sous les pieds. Nous étions indifférents à la brise poussiéreuse. 

Le silence se termine; j’entends mes parents crier. Dans ma chambre, le bruit de leur dispute est étouffé. Mes murs me protègent; mais, le papier peint se décolle– mon monde s'effondre. Je me souviens d’avoir épluché ce papier peint. Il était rayé de vert mat avec des petits macaques suspendus de chaque vigne. Autour de moi, il y avait une forêt tropicale, habitée par des singes curieux et amicaux. L’odeur de la colle –exposée par un mur désert me donnait une migraine. Chaque fois que j’épluchais le papier, je créais une autre région de désert. J'abandonnais un autre singe. J'étais encore plus seule. 

Un après-midi, ma mère m’a emmenée au cinéma. Typiquement, le cinéma est synonyme de célébration, d’un moment de repos. Mais, ce jour-là, le cinéma était une évasion. Mes parents se disputaient et ma mère voulait quitter la maison. Nous sommes arrivées au cinéma: une forteresse de lumière et d'obscurité, de froideur (grâce à la climatisation agressive) et de chaleur étouffante. L’odeur du beurre artificiel du popcorn et le bruit des films lointains me submergeaient. On a acheté des billets et un soda pour ma mère, et, finalement, nous sommes entrées dans la salle de cinéma. Une image de l’ancienne Jérusalem a été projetée sur l’écran. Le paysage de cette terre sacrée était intimement familier. Je me suis souvenue du désert de mes murs dépouillés. Mais, il n’y avait pas la juxtaposition d’une toile luxuriante de vignes contre ce désert, comme cela existait sur mes murs. J’ai regardé l'écran et les singes me manquaient. 

Mon siège était tortueux. Son tissu rugueux frottait contre mes jambes nues. Son odeur était  immonde: une histoire nasale de chaque boisson renversée, enfant assis, et pop-corn écrasé sur ce siège. Pour me distraire de l’inconfort intense, j’ai dirigé mon attention vers le film. J’ai regardé l'écran et j’ai vu l’image de Jésus Christ: crucifié, paisible, et humain. Ma famille n’était pas pratiquante. Je ne le suis pas non plus. Je n'avais jamais eu une éducation religieuse, à part mes expériences pendant la récréation avec les arbres. Pour moi, mes seules expériences avec le divin étaient mes expériences avec une nature fabriquée: un écosystème tropical de mon imagination, une forêt d’arbres dont je suis un imposteur, une actrice. Ce moment devant l’écran –devant l’image de Dieu– était ma première expérience avec une divinité extérieure à moi,  à mon imagination. Dans un siège insupportable, accablée par le goût de saccharine et artificiel du soda, j’ai rencontré Dieu. Ou, peut-être, j’avais déjà rencontré Dieu; pour moi, les branches et la sève des arbres sont Dieu, les singes et leurs vignes, aussi. Dans cette salle de cinéma, j’ai rencontré un Dieu extérieur à moi.   


Anna Wetzel

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