LES POÈMES
Poèmes écrits par des élèves de AT Français 5 à Baldwin.
L'INDE: MA MAISON
Je viens d'heures humides,
de la peau salée et des ventilateurs de poche.
Je viens de klaxons hurlants et de mains implorantes,
des yeux privilégiés qui ferment les poings.
Je viens de routes boueuses et de rivières sales,
Vaches endolories, fouettant leurs queues pour le répit.
Mais je viens de couleurs brodées,
Bijoux dorés et yeux foncés.
Viandes épicées et friandises sucrées,
Des tapis tissés aussi sacrés que les prières exécutées dessus.
Je viens de poudres vibrantes et de sourires étincelants,
enfants courants, dessins animés capturés.
Je viens de filles qui rigolent,
mains au henné,
bindis et tresses.
Je suis de grenades rubis,
goyaves mûres,
et des mangues juteuses.
D'où je viens, du thé et des biscuits, c'est de l'affection.
Nourrir c'est soigner, et nous sommes tous pris en charge.
Je viens de la chaleur et de l'amour, des cadeaux et des câlins.
La famille est d’où je viens.
​
Hana Ahanger
L’ASSASSIN INVISIBLE
Au début, pendant les mois d’hiver, on l’ignorait
Il est inoffensif, « ne vous inquiétez pas », a dit le grand homme
Donc la vie mécanique continuait.
Puis il est apparu de plus et en plus proche de nous
Il approchait avec plus d’intensité.
On ne savait pas que c’était la bruine avant l’orage
On jouait dans la pluie jusqu’à ce que l’éclair ait frappé.
La confusion, la peur, la panique, et puis l’isolement.
Le temps s’est arrêté, l’horloge s’est fracassée.
Il attaque, mais on ne le voit pas, il est invisible
Il voyage de personne en personne, cet assassin
Qui tue partout où il va.
Soit prudent, ne soit pas trop près des autres
Il pourrait être caché en eux, même en tes meilleurs amis.
Maintenant c’est encore l’hiver
On attend dans une cage, on se cache de lui,
En attendant le seul sauveur, le vaccin.
Ne doute jamais de la puissance du virus.
Christina Cappola
LA MODE QUI PRÉSERVE LA PLANETE
C’est typique. C’est prévisible.
Ce n’est pas une surprise que je parle de la mode.
Le tissu, l’aiguille, et le fil,
Oh ! Le temps que ça me prend pour coudre les vêtements,
Les heures qui passent :
J’entends le tic-tac de l’horloge
Les sons de la pendule au premier étage de ma maison.
Le « Fashion Pact, » à la conférence G7,
Une discussion entre les 7 pays les plus puissants :
L'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni.
« Fashion Pact » est le premier de son genre.
Il réduit l’empreinte écologique
de l’industrie du textile.
Il réunit les plus grands noms de la mode :
Gucci, Chanel, Tapestry, Nike, Alexander McQueen, Prada, Hermès.
L'industrie textile est l'une des principales industries polluantes.
Quand les gens jettent leurs vêtements,
Ils finissent dans les décharges,
Et les produits chimiques sur les vêtements,
Tel que le colorant,
Peuvent causer des dommages environnementaux
En lixiviant les produits chimiques dans le sol.
Le « Fashion Pact » est concentré sur trois d'objectifs
Scientifiques :
Le réchauffement climatique,
La restauration de la biodiversité,
La préservation des océans.
Cela aura un effet positif sur notre planète.
​
Megan Cooper
COMPOTE DE POMMES
Les pommes winesap chauffées deviennent molles et dégagent des arômes sucrées
remplissent la cuisine de bonheur
puis transformées en une sauce onctueuse et mises dans de nombreux bocaux
À chaque visite, un bocal frais vous accompagnait
avec des histoires et des câlins
ne rien faire ensemble était mieux que d’être séparées
Tu n’as jamais manqué un événement important
et quand on t’a regardée
des larmes coulaient sur ton visage,
les émotions fières que tu ne pouvais tout simplement pas cacher
Compote de pommes
juste avant de tomber malade,
tu t’es préparée pour le lot de la saison
Mais maintenant que tu es partie
tout ce qui reste de toi
sont les deux derniers bocaux dans le congélateur
et les bons souvenirs
Anna Danowitz
L’HIVER
Je dis que je déteste l'hiver,
Mais ce n'est tout simplement pas vrai.
Je déteste les arbres gris, ternes, qui ressemblent à de vieux os.
Je déteste le froid qui pénètre dans ma peau et me fige le visage.
Je déteste que les seules couleurs que je puisse voir soient
Des nuances ternes de brun et de gris.
Même les verts, qui sont généralement si brillants,
Sont dilués en hiver.
Mais malgré tous ses défauts, j'aime toujours l'hiver.
Malgré le froid, c'est une période de chaleur et de confort.
Du chocolat chaud et des couvertures duveteuses et des feux crépitants.
Malgré l'hiver incolore, les maisons sont souvent décorées
De rouges et de verts, de bleus et de blancs.
Quand j'étais petite, je me couvrais
Avec des couches et des couches de vêtements
Juste pour pouvoir jouer dans la neige.
Je me sentais comme un ours prêt pour l'hibernation:
Grand et rembourré.
Je roulais dans la poudre blanche et froide
Et faisais des anges et des bonhommes de neige.
Mais l'hiver n'est pas toujours froid.
Je passe la plupart de mes hivers dans un paradis ensoleillé
À l'autre bout du monde.
Je peux porter des shorts et des débardeurs,
Mais la chaleur de l'hiver vient de l'amour de ma famille.
Leurs sourires chaleureux et leurs visages amicaux
C’est ce qui me fait aimer l'hiver.
C'est mon premier hiver sans ma grand-mère.
Elle était toujours si radieuse, si pleine de vie.
Bien qu'elle soit décédée en hiver,
J'aimerai toujours la saison à cause des souvenirs que nous avons créés.
Sanae Hagino
LA DÉPENDANCE
Quand il l'a essayée pour la première fois par curiosité,
Son passé, son présent, et son futur sont devenus clairs comme du cristal.
Monter, monter en flèche, s'écraser, à répétition
Il ne se souvient pas de son voyage d'urgence à l'hôpital.
Certains jours, il l'a abandonnée, comme un rêveur fatigué abandonne ses objectifs.
D'autres jours, il l'attendait, comme une rivière sèche espère qu'il pleuve.
Rarement, il l'a ignorée, car un adulte jette les factures en souffrance.
Souvent, il l'a nourrie, comme un ferronnier attise un feu.
Il savait que sa dépendance était inévitable.
Il le savait depuis qu'il était enfant.
Il l’a attendue comme un nuage sombre, inquiétant, calme avant la tempête.
Il avait besoin de se sentir mort pour être vivant.
Certains jours, il l’a adorée, comme un homme d'affaires aime faire la navette.
D'autres jours, il détestait ça, comme un poisson déteste nager.
Tous les jours, il en avait besoin, car un être humain a besoin d'oxygène pour respirer.
Ava Olson
MON AMIE, APOLINE
Il y avait une âme avec qui j’étais amie
Elle s’appelait Apoline Alastaire
Chez elle, il n’y avait rien d’ordinaire
Elle m’appelait tous les mardis à 4 heures mais ne me disait pas un mot
Elle n’appelait les gens que par les trois dernières lettres de leur nom
Et elle vivait dans une boîte au-dessus d’un conteneur du chantier naval en surplomb
Un jour, elle a disparu
Personne ne savait où elle était, ce qu’elle faisait, ou si elle reviendrait
Son seul bien était une petite bonbonnière avec une boussole sur le couvercle cylindré.
Comme c’était étrange!
Dans la bonbonnière, elle m’avait laissé une plume: jaune, bleue, chatoyante.
Un souvenir précieux, vestige de son côté flamboyant.
Des années plus tard, apparaissait soudain dans le ciel, une vision extraordinaire.
Un perroquet immense de couleur vive, planant avec plein d’élégance, au regard d’amour
Mon amie Apoline était de retour.
Anna Raffaelli
UNE PETITE FLEUR
Une petite fleur, vibrante et magnifique
Reste tranquillement dans l’herbe
Toute seule. Elle est le seul rayon
De lumière dans l’étendue sombre.
Un jour, la paix et la tranquillité
Sont brisés par le mouvement
Et le rire d’une petite fille
Qui s’approche de la petite fleur.
Aujourd’hui, la fleur a enfin
Trouvé une compagne en
Cette fille. Maintenant, elle n'est
Plus seule dans sa lumière et son éclat.
Tranquillement, lentement elle lève
Ses pétales vers la petite fille qui,
Avec les yeux brillants, cueille
La fleur et la ramène chez elle.
Alors qu'un chapitre de sa vie se termine,
Un autre commence.
Alors que ses pétales se fanent et qu'elle marche vers sa mort,
La petite fleur a de l'espoir pour un avenir meilleur.
Layla Siahatgar
SENTIMENTS NON DITS
Une lettre, une qui a volé dans le bois jaune,
Envoyée par une personne inconnue, fragile et douce,
Avec un parfum comme celui des lavandes près de la mer,
A évoqué des sentiments qui ne pouvaient être communiqués avec des mots parlés.
Au fond, profond dans les mots tracés à l’encre,
Il y a des sentiments écrits qui ressemblent aux fleurs du pêcher et aux flocons d’argent,
Frais, beaux, et tentant, mots qui coûtent seulement un
Morceau d'amour et rien de plus.
Comme des pétales de roses éparpillés sur un lac laiteux,
Comme de mûres framboises de l'été, comme des
Joues chaudes teintes avec la lueur du soleil doré,
Les mots chantent leurs louanges du ciel bleu, de la vie.
C’est un amour simple du monde,
Pas pour une personne ni pour un lieu,
Mais pour les oiseaux qui s’élèvent, et
pour les baleines qui plongent dans l’eau noire et sombre.
Comme des pétales de fleurs séchées qui un jour s’émietteront,
Comme la rouge couronne d’une grue éphémère, comme
l’irisation du soleil éparpillé à la surface de la mer,
C’était une lettre d’amour remplie de sentiments tendres.
Maggie Song
LA PLUS BELLE VUE
Demain, au coucher du soleil, quand le soleil peint le ciel avec les couleurs jaune, orange, rouge
Je me lèverai. Tu vois, je peux la sentir m'appeler
Je penserai au bonheur qu'elle apporte, je penserai à la paix que j'espère trouver
Je ne resterai pas pour parler.
Je marcherai avec un mouvement pratiqué, fluide et rapide,
L'excitation bat dans mon coeur
Mon esprit est prêt, et je n'ai aucune fatigue.
Mes jambes ne sentent pas la longueur
Je regarde la soirée sombre comme elle vient,
le soleil, une petite boule de feu s'enfonce dans le ciel.
Je monte sur la plage en découvrant mon trésor d'or au dessus de moi, et je me souviens de
Là où l'océan rencontre le ciel, la nature est si essentielle
Diane Tian
LE CIMETIÈRE DE RECOLETA
Je sentirai l’odeur sucrée des souvenirs évasifs.
La peau de tes doigts est délicate et ridée
Comme un journal jeté.
Malheureusement, le son de ta radio ne me distrait pas.
Je marcherai dans les vastes plaines.
Je saluerai les vaches poliment. Ma bouche essaie de former
Des syllabes pour dire ‘adieu’ mais mes mains ne me le permettent pas;
ils forment une vague: ‘salut.’
J’arriverai chez toi et notre mère m’accueillera.
Deux vases m’affrontent, et à l’intérieur d’eux,
Tu te reposes enfin.
L’ange de la mort conduit une Cadillac.
Anna Wetzel